Du sang neuf dans le vin

Publié le : 13 octobre 201720 mins de lecture

Voici la jeune garde du vin, les  »young blood ». Ils ont 22, 25 ou 26 ans. Ils sont quelques visages de l’avenir du vin… Qui sait si parmi eux ne se trouve pas le prochain Roberto Parker (ou la prochaine Roberta), la prochaine Jancis Robinson, le prochain Olif, le prochain Michel Bettane ou quelque Gary Vaynerchuk 3.0 ? A moins encore qu’ils ne revoient tout le paradigme ? Ou, mieux, qu’un(e) ou deux immenses vigneron(nes) couvent parmi eux… Nous les avons interrogés : florilège de sang frais.

10 intervenants : 6 filles, 4 garçons (post-parité respectée)

 

Jérémie Bertrand (né en 1988, étudie à l’OIV MSc, conseille un bar à vins,  »Chez Jolie », et blogue sur World Wild Wine).

 

Guillaume Bodin (né en 1986, réalisateur et distributeur du film La Clef des Terroirs, ouvrier-viticole et sommelier-conseil).

 

Pauline Boët (née en 1986, blogueuse épicurienne et dilettante sur Eyes Wine Open).

 

Paloma Ezcurra (née en 1986, travaille pour un réseau de distribution de vin ; blogueuse indépendante sur Wine in Paris)

 

Laure Goy (née en 1986 ; ex-juriste pour le Comité national interprofessionnel du Vin ; administration, communication, web et vente pour le domaine Les Terres Promises ; étudiante à l’Université du Vin de Suze La Rousse).

 

Nina Izzo (née en 1989, étudiante en BTS Viticulture-Œnologie, blogueuse sur Lost in Wine).

 

Ryan O’Connell (né en 1985, vigneron à O’Vineyards, blogueur sur Love that Languedoc).

 

Christian Penneau (né en 1985, travaille en indépendant – dégustations, communication web – et blogue sur Vinblog).

 

Eva Robineau (née en 1986, blogueuse amateur et indépendante sur Oenos)

 

Lolita Sene (née en 1987, blogueuse sur J’aime ton wine).

 

Toutes et tous ont répondu au même lot de questions ; voici un patchwork de leurs réponses :

 

 

Vindicateur – Pourquoi s’intéresse-t-on au vin quand on a une vingtaine d’années ?

 

Eva : Parce qu’on croise sur son chemin des personnes qui nous amènent à réfléchir et à aller plus loin. Au-delà de la bouteille. Avant cela, on s’est enfilé moult whisky-coca et autres teq’ paf, et de belles bouteilles du supermarché pleines de copeaux et de soufre. Mais on commence doucement à s’y intéresser. On commence par les vins moelleux, les rosés, puis les rouges. On commence par les supermarchés, les Nicolas, puis les cavistes. On évolue doucement. Au début, on est un peu perdu. Puis on trouve des gens qui nous guident, des cavistes, des blogueurs, et des vignerons évidemment. Cette évolution est naturelle et progressive. Je ne jette pas la pierre à celles et ceux qui commencent par un Bordeaux à 3,50€ du Franprix. J’y suis passée et j’en suis revenue. Progressivement. C’est pour cela que je trouve insupportable que l’on ne puisse pas, à cause de cette foutue loi Evin, éduquer les plus jeunes au vin et ce, très tôt. Le vin est une boisson de plaisir et de partage, mais aussi une boisson terriblement humaine, et on ne peut pas en parler comme telle ? Bravo. On va attendre que tous les vignerons qui se cassent le cul à nous faire de beaux vins crèvent, et on va favoriser les gros négoces de Coca-Cola qui vont continuer de nous arroser de leurs  »crus » ? Ah bah non, en fait. C’est déjà le cas.

 

Laure : Parce que c’est bon ! Parce que le vin rassemble, fait parler, ouvre le débat, crée un moment de partage et de plaisir… Parce qu’il rompt avec nos modes de vie urbains et notre vitesse folle de consommation. Parce que boire un verre de bon vin, c’est prendre le temps.

 

Ryan : Haha, because that’s when you’re legally allowed to start drinking in the USA. Seriously, I think wine is inherently interesting like music or movies. Music, movies, fashion, and lots of things are pushed forward by disenfranchised youth. These industries are kept young and changing because kids are always pushing the boundaries. No record executives in the 70s thought we should record young black men talking rhythmically about social issues in the inner city. But one day, that’s what kids demanded to hear and so the record execs followed suit. And now hip hop is one of the most commercially profitable music form in the western world, dominating most of the charts… In wine, we don’t have those rebellious twelve year olds. Throughout the 70s and 80s, most drinkers started drinking at an age where they were already part of the system. That said, I’m really happy to see more and more twenty-somethings who drink wine while they still have a healthy disrespect for authority. That disrespect is important. It helps promote change.

 

Lolita : On est en 2011, on a des décennies de musique à écouter, des décennies d’histoire à apprendre pour comprendre, et le vin c’est la même chose, les vieux millésimes, les jeunes domaines… Une impression que l’on arrivera jamais au bout (et on n’y arrivera jamais). Quand on a vingt ans, on n’est pas blasé, on veut encore, encore, encore.

 

Nina : Parce que c’est un monde totalement passionnant ; ça me passionne tous ces gens qui se battent pour faire des produits d’exception, qui consacrent toute leur vie à un produit qui, tout compte fait, n’est pas indispensable… Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que le vin me permet de me découvrir moi-même.

 

Paloma : A 20 ans, on est insatiable, on a soif d’apprendre. A l’aube de notre vie d’adulte, il est impensable de s’imaginer un jour tomber dans la routine. Alors, si on s’intéresse au vin, c’est parce qu’on sait déjà qu’on n’aura jamais fait le tour de ce vaste sujet et qu’on ne se lassera pas.

 

 

Vindicateur – Il y a quoi de jeune dans le vin ?

 

Nina : Le vin est comme on a envie qu’il soit… Si on a envie qu’il soit jeune, il le sera ! Le vin peut être rock, ça dépend de quoi on l’accompagne et avec qui on le boit… Et puis participez un jour aux vendanges et vous verrez si le vin n’est pas jeune !

 

 

Vindicateur – Selon vos propres critères, le vin est-il trop vieux, poussiéreux ?

 

Laure : Sur certaines étiquettes, c’est clair qu’un peu de créativité ne ferait pas de mal. Par ailleurs pour certains  »détenteurs de science » (œnologues, vignerons depuis 8 générations, sommeliers, etc.), les idées reçues sur la façon universelle de faire du vin ou d’accorder un vin avec quelque chose, sentent parfois un peu la poussière.

 

Eva : Un peu. Il faut qu’il s’ouvre. Qu’il s’ouvre vraiment. Et qu’il arrête de se prendre la tête. Le vin doit être du plaisir, du partage, de l’échange. Pas un concours de coqs dégustateurs. Il faut bousculer un peu tout ça, chacun avec ses moyens.

 

Pauline : Je vais répondre en tant que jeune née sous la loi Evin et qui travaille dans le marketing : le vin n’est ni vieux ni poussiéreux (sauf quelques bouteilles oubliées au fond des caves), par contre la promotion du vin l’est encore bien souvent. Heureusement qu’il y a le web pour des initiatives plus spontanées, légères ou encore décalées…

 

 

Vindicateur – Qu’est-ce qui vous gêne dans le monde du vin d’aujourd’hui ?

 

Paloma : Je n’aime pas l’amalgame qui est fait entre la passion pour le vin et une tendance à l’alcoolisme. Je trouve que c’est une réflexion très basique.

 

Jérémie : Beaucoup de mensonges ; je passe chez 3-4 vignerons par jour en ce moment, et il y en a bien un sur deux qui nous ment sur ses pratiques au vignoble ou au chai. Soit que les mensonges soient évidents (pas de désherbants, alors que les vignes parlent d’elles-mêmes) ou recoupés à partir des dires du voisinage… Trop de sérieux, aussi, dans la dégustation. Il faut vraiment arrêter avec les descriptions débiles d’aromes plus exotiques les uns que les autres (qui n’ont rien d’objectif et ne servent à rien pour parler du vin) et avec le protocole de dégustation, de manière générale. C’est inutile d’un point de vue analytique, mais surtout contreproductif quand on veut faire l’évangélisation du vin.

 

Christian : La spéculation excessive. Il ne faut pas oublier que le vin c’est juste du jus de raisin fermenté.

 

Ryan : People who think they know everything and have nothing more to learn. Wine, like all art, is constantly evolving and finding new ways to please people. But winemakers, like many artists, often fall into this trap of thinking that contemporary views on wine are the end-all, be-all. I just want to have fun making delicious wines and sharing them with drinkers around the world. And I’m willing to bet that my idea of what constitutes great wine will change dramatically over time. And hopefully I’ll have kids one day who think my idea of good wine is ludicrous and old school. And, god willing, their kids will make fun of their views one day. Art never stops evolving.

 

Laure : Les initiés ont beaucoup à transmettre, mais aussi à apprendre. Le vin est un produit complexe, qui demande beaucoup d’humilité ; pour le travail du vigneron, et pour l’aspect changeant du produit. Il est clair que beaucoup de  »professionnels » du vin pensent avoir tout bu, tout vu. Même si le vin s’ouvre de plus en plus à des dégustateurs variés, les femmes ont encore un peu de mal à se faire reconnaître dans le monde du vin. J’espère que les mentalités vont continuer à évoluer dans le bon sens. Et enfin, comme dans toutes les filières agricoles françaises, les représentants et défenseurs du vin sont souvent des organisations professionnelles en faveur des plus influents, et donc des plus lucratifs. Les interprofessions n’encouragent pas assez la consommation qualitative. Il suffit d’observer la dénomination  »bio » dans le vin, ça ne veut rien dire ! C’est pourquoi les vignerons indépendants et autres organisations de défense du vin, doivent absolument continuer à travailler pour la représentation des petits domaines à taille humaine, au désir de respecter leur patrimoine et leurs clients.

 

Nina : Certes, ouvrir une bouteille, c’est pas bien compliqué… Mais ce mythe qu’il y a autour de la bouteille est exaspérant. Pourquoi quand on ouvre une bouteille dans un dîner, il y en a toujours un qui se sent obligé d’en faire des tartines ? Ça me gène beaucoup que les gens s’en servent pour se rendre intéressant en société… C’est élitiste. Je sais que le vin s’accompagne de bonne cuisine, et tout le reste, mais, en tant qu’étudiante, recevoir des invitations à 100€ le repas, ça me gène car cet élitisme est bien présent.

 

Guillaume : Les produits chimiques me gênent beaucoup, à la vigne comme à la cave. Pour moi, la majorité des vins de supermarché sont livides, sans âme. Impossible de comprendre le message transmis par le vigneron au travers du vin, et tout ça à cause de la chimie. Selon moi, le vin ne doit pas être dans l’exubérance, ce que les vignerons en conventionnel sont obligés d’aller chercher, car les raisins qu’ils produisent ont du mal à extraire toute la matière disponible sans passer par des méthodes un peu violentes, qui n’extraient pas que la finesse du raisin… Les vins ont tendance à se ressembler, se standardiser. Les produits chimiques comme le soufre me gênent également lors de la dégustation, ma sensibilité étant devenue vraiment forte avec le temps, comme si le plat que l’on m’avait servi était brûlé…

 

 

Vindicateur – Le vin naturel, le vin nature, ça représente quelque chose pour vous ?

 

Christian : J’aime bien le concept. Moins d’interventions, plus de respect de la vigne, du vin. Cependant, je remarque beaucoup de dérives causées par le succès des vins  »nature » à Paris. Aucune réglementation, aucun contrôle. Par exemple, le Château *** réussit à s’introduire dans les réseaux de distribution  »nature », alors qu’il désherbe chimiquement et travaille le vin en cuve comme il y a 20 ans…

 

Jérémie : Oui, mais depuis peu. Si  »nature » égale  »sans soufre », pas plus que ça. Pour l’instant, dans mes dégustations, je tombe autant sur des choses géniales que d’autres franchement déviantes. J’aime les vins intenses, purs, droits : le bio ou la biodynamie à la vigne, et des méthodes douces, peu interventionnistes au chai, me paraissent, du haut de ma toute petite expérience, les meilleurs moyens d’arriver à ce résultat. Mais quand, faute d’intervention, le vin déconne, je déteste.

 

Laure : Beaucoup, beaucoup de plaisir… La possibilité de changer de région ou de couleur, sans en être malade le lendemain. Des bouteilles avec une émotion unique à chaque fois. Une approche du vin, des raisins, de la vie que je partage complètement. Et des rencontres humaines exceptionnelles.

 

Paloma : Pas spécialement… Je comprends la philosophie, mais cela s’arrête là. J’aime le vin quand il est bon. S’il est  »nature », alors d’accord, mais ce n’est pas l’un de mes critères premiers.

 

Guillaume : Je suis dans l’état d’esprit des vins  »nature », je n’aime pas qu’il y ait des produits dans un vin, mais j’ai également un peu de mal à devoir mettre au vinaigrier une bouteille que j’ai payée plus de 10€, parce que le vin n’a pas supporté le transport entre la cave du vigneron et ma cave… Je suis vraiment dans la tendance des vins sans chimie de synthèse à la vigne, avec le minimum d’intrants à la cave, mais je comprends et j’écoute également les vignerons qui pour des raisons familiales ou économiques ne se permettent pas les mêmes risques qu’un vigneron qui met seulement 20 mg de soufre avant la mise en bouteilles…

 

Pauline : De grands vignerons avec de belles convictions (et aussi un pique-nique de nudistes dans les vignes !).

 

 

Vindicateur – A quoi devrait ressembler le vin dans 10 ou 20 ans ?

 

Lolita : Comme un individu, le vin possède une personnalité, qu’il soit dans les rayons de la grande distribution ou qu’il sorte de la cave d’un petit producteur, qu’il soit sulfaté à mort ou qu’il soit fait avec respect. J’espère simplement que dans 10 ans, il y en aura pour tout le monde, à tous les prix. Le vin doit correspondre à chacun et nous devons respecter les goûts de tous. Alors personnellement, j’espère que les petites bouteilles croquantes nature et justes seront toujours en course sur le marché…

 

Laure : Il doit ressembler à ce qu’il est et a été. Pas de chichis dans le vin, on travaille  »au caillou » et on reste l’interprète de sa parcelle. L’artiste y met sa signature, mais le jus doit continuer à s’exprimer de lui-même, sans artifices, ni maquillage. J’espère que dans 10 à 20 ans, les réglementations européennes n’auront pas supprimé de la carte les cépages français  »peu rentables » et que les organisations professionnelles de défense du vin n’auront pas disparu après 2500 ans de culture de la vigne dans notre hexagone. Le plaisir du vin sublimera des vins respectueux de leur origine, de leur terre et de leur histoire. Appelons les bio, nature, ou peut être juste digestes !

 

Jérémie : Les vins  »de cépage » et autres, en France et ailleurs, devraient être bien plus libéralisés, sur le plan de l’étiquetage, des pratiques viti-vini, etc. A l’inverse, les appellations devraient resserrer progressivement leurs cahiers de charges, leurs exigences et leur sélectivité. Il faut abandonner rapidement l’idée du tout AOC.

 

Christian : La technologie au service du terroir : tri optique du raisin, labour optimisé, travail en vigne facilité… J’aimerais bien voir la technologie aider le vigneron à faire des vins plus respectueux de l’environnement et du terroir, avec une moindre intervention des œnologues.

 

Nina : Il devrait ressembler à ce qu’il est déjà mais en plus explicite, qu’enfin tout le monde le comprenne ! Que personne n’ait peur d’en parler. Que les jeunes s’y intéressent parce que le vin sera in ! J’espère juste que le vin dans 10 ou 20 ans ne sera pas un produit qui aura succombé à la mondialisation du goût, qu’il aura réussi à imposer sa différence et sera le plus diversifié possible.

 

Paloma : Le vin devrait être démocratisé mais surtout désatanisé ! Avec le contexte économique dans lequel nous évoluons, il n’est plus possible de diaboliser ce qui est aujourd’hui l’une de nos plus grandes richesses, notre avantage comparatif.

 

 

Vindicateur – Le vin ou le vigneron qui vous a le plus marqué ?

 

Ryan : Hah, there’s a lot of characters in the wine world. Agriculteurs are so interesting. But I think it’s worth mentioning that some of the best farmers leave almost no impression on you when you meet them… And then you taste their wines and realize just how interesting the person is.

 

Lolita : Clos Fantine (Faugères) Tradition 2008. Mon dieu quelle ivresse ! Non sans blague, je suis restée scotchée. Je pense que ce fut cette journée chez eux, la découverte d’une famille complètement barrée, et d’un vin tellement droit quand il le veut. J’aime les vins capricieux, qui changent, qui sont lunatiques. Avec Fantine tu es servi. Mais je ne suis jamais fâchée.

 

Laure : La cuve de l’Amourvèdre (Les Terres Promises) pendant le décuvage, avec une fermentation maximale qui bulle dans la cuve et dans les poumons, une couleur prune que j’aurais aimé mettre sur une toile, et des fruits d’une odeur incroyable… Contemplative et seule au monde… Dans un verre, et pour un vin fini, je dirai le premier verre de Morgon Côte du Py de Foillard, où j’ai découvert que le Beaujolais était une région incroyable.

 

Nina : Le vin qui m’a le plus marqué c’est Sugar Baby Love du Domaine de la Marfé près de Montpellier, ce fut un véritable coup de foudre ! Un vin doux qui ne donne envie que d’être bu, qui m’a enveloppée dans une douceur incomparable et dont les arômes m’ont explosé en bouche…

 

 

Vindicateur – Votre site préféré sur le vin ?

 

Pauline : Twitter, parce qu’il permet de naviguer de site en site grâce aux recommandations des uns, et de trouver des perles grâce au talent des autres.

 

Eva : Facebook ! C’est mon fil quotidien d’actualité sur le vin, un formidable support de discussion, d’engueulades et de beaucoup de rigolades. Le vin se partage, Facebook nourrit ce partage. A condition de bien savoir l’utiliser.

 

 

Vindicateur – Vous vous voyez où dans 10 ou 20 ans ?

 

Jérémie : Quelque part dans la distribution. Peut-être la grande, d’ailleurs. Je trouve que la commercialisation du vin dans les grandes surfaces est une catastrophe. Mais aujourd’hui, et pour encore un bout de temps, c’est là que les gens font leurs courses et achètent le vin (75% de la consommation à domicile, 50% de la consommation totale…), alors je me dis que ça peut valoir la peine d’essayer d’y changer, un peu, les choses. Je me fais sans doute beaucoup d’illusions sur les possibilités de changement d’ailleurs. Mais j’ai envie d’essayer.

 

Pauline : A faire un reportage :  »Les premières vendanges sur la lune ». Bon, en fait, je ne sais pas du tout, question joker.

 

Lolita : Dix ou vingt, c’est complètement différent ! Dans dix ans, j’espère avoir créé ma boîte et pouvoir m’exiler à New York. Travailler toujours le vin, faire mon chemin, mais de l’autre côté. Dans vingt ans, j’espère que j’aurais assez de sous pour jouir de mon mariage et passer mes journées à écrire des livres.

 

Laure : Autour de ma table en pierre, sous les chênes verts, avec des gens qui viendraient goûter mes choix de cuisine et de vin ? Dans un bureau à Bruxelles à défendre la préservation de vins de qualité et digestes en Europe ? Au Chili, en train de soigner mes carignans pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes ?

 

 

Propos recueillis par Antonin Iommi-Amunategui

Photo : Desillusion Magazine

©Vindicateur, 11/2011

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