Que pense la MILDT du rapport Reynaud stigmatisant la présence du vin sur Internet ?

Publié le : 13 octobre 20174 mins de lecture

Avec en ligne de mire le plan gouvernemental 2013-2017 contre les drogues et les conduites addictives, la présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), Danièle Jourdain-Menninger, a commandé en janvier dernier un rapport à une équipe d’experts chapeautée par le Pr. Michel Reynaud. 5 mois plus tard, un document d’une centaine de pages lui est parvenu. Drogues, tabac et alcool y sont implacablement passés en revue. Mais le passage consacré au vin – et qui recommande en substance de le taxer davantage et d’appliquer la loi Evin sur Internet – a provoqué une immédiate levée de boucliers de la part de nombreux acteurs, blogueurs et vignerons en tête, et une pétition en ligne, qui a réuni plus de 3000 signataires en quelques jours. Une question demeure : que pense Mme Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT, des conclusions de ce rapport, notamment sur la question du vin… Ou comment j’ai essayé de joindre la présidente de la MILDT.

 

Première tentative

Après une première prise de contact, voici le courrier reçu de la part du service communication de la MILDT :

 »Comme évoqué par téléphone ce matin, je vous confirme que les services de la MILDT procèdent actuellement à l’expertise de l’ensemble des préconisations du rapport  »dommages liés aux addictions et stratégies validées pour réduire ces dommages ». »

 »Pour mémoire, ce rapport compte parmi les différentes contributions commandées par madame Jourdain-Menninger dans le cadre de la préparation du prochain plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les addictions, dont la présentation est prévue courant juillet. Nous vous invitons donc à revenir vers nous prochainement. »

Deuxième tentative

Après une deuxième prise de contact, en insistant notamment sur la question de savoir s’il semblait à la présidente de la MILDT envisageable et/ou souhaitable d’appliquer la loi Evin sur Internet (et d’interdire en effet toute  »propagande » du vin,  »directe ou indirecte », y compris sur les réseaux sociaux, ce qui parait d’ailleurs difficilement applicable), la conseillère en communication de la MILDT se contente de m’indiquer que les recommandations du rapport vont faire  »l’objet d’une analyse juridique très précise ». OK.

Elle découvre par ailleurs l’existence de la pétition et l’ampleur des réactions sur Internet, aussi nombreuses que négatives, autour de ce rapport.

Troisième tentative

J’insiste : mais qu’en pense la présidente de la MILDT ? N’est-elle pas en mesure de désamorcer tout ou partie de ce  »bad buzz », de nuancer les conclusions d’un rapport monolithique dont, a priori, les recommandations ne seront pas toutes suivies ? Encore une fois, lui semble-t-il envisageable et/ou souhaitable d’appliquer la loi Evin sur Internet ?

5 jours plus tard, toujours pas de réponse. Dommage, contre-productif, en décalage avec une communication moderne ; et regrettable pour ce qui demeure après tout un service public.

A suivre en tout cas, et rendez-vous donc  »courant juillet » pour connaître les conclusions de la MILDT sur ce rapport.

On notera par ailleurs que le 16 juin, lors de l’inauguration de Vinexpo, le Ministre Stéphane Le Foll a quant à lui confirmé  »son opposition à un durcissement de la loi Evin ».

 

Aller plus loin :

  • La synthèse du rapport en question
  • La pétition en ligne à l’attention du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll
  • Le groupe Facebook « Touche pas à mon vigneron »
  • La réaction de différents blogueurs vin

 

Antonin Iommi-Amunategui

Illustration : Remy Bousquet

©Vindicateur, 06/2013

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