Le vin est un espéranto

Publié le : 14 août 20203 mins de lecture

Le langage international, c’est le vin. La preuve par Google : 283 millions d’occurrences à la requête  »wine » contre 990 millions pour  »sex ». Même pas 4 fois moins ! Le vin, ça fait parler, ça inspire, ça vectorise toutes sortes de choses, d’un bout à l’autre du monde. On fait du vin à Madagascar, en Argentine, en Angleterre, en Chine et même à Paris… Les extra-terrestres font sûrement du vin.

Boire un coup au lieu de s’en donner ?

 

Utopique. Le vin en tant que ciment liquide de la fraternité générale. On trinque, on fait tchin-tchin, on roule de grands yeux et on bande l’arc d’un sourire pour montrer à l’autre, l’étranger, qu’on aime ce qu’on goûte. L’international hochement de tête, le coup de menton qui en dit long. C’est trop beau, mais ça reste quasi-vrai : le vin échangé, c’est l’amorce d’une sympathie, un premier pas, où qu’on soit.

 

 

Le vin est un vecteur

 

Même pour ceux qui le font, le vin n’est pas une fin en soi. Les vigneron-ne-s font du vin pour qu’on les aime… Qu’on les aime eux ou leurs vins ? Sûrement les deux, mon Grenache. Le vin est un philtre d’humanité : puissant breuvage auquel il faut donc recourir d’un godet mesuré, sous peine de devenir trop humain ! C’est comme en tout, l’excès n’amuse que les poètes et les fous, ces filous.

 

 

Au-delà du vin

 

Mais d’ailleurs le vin est bon, très humain, un liant universel, bienvenu. Et cherchant ainsi à le qualifier, on devine un mystère, au-delà de sa simple chimie plus ou moins naturelle, comme le mystère d’une œuvre d’art, qui dépasse son auteur, son sujet, ses spectateurs… Quelque chose d’autre arrive, qui n’était pas prévu. La beauté au fond de la gorgée. Un autre langage universel.

 

Et pour donner un peu plus de chair à ces considérations, un ouvrage :  »Use Wine to Make Sense of the World », par Elliot Essman et encore quelques vins à dénicher pour l’été : un rosé extraterrestre par Henri Milan, ou un vin blanc de Savoie,  »Le Feu », parce qu’il faut vaincre le mal par le mal, à moins qu’on préfère une Côte Rôtie… en blanc ?!

 

 

Antonin Iommi-Amunategui

© Vindicateur, 07/2010

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