Twitter et le syndrome de la star

Publié le : 20 novembre 20194 mins de lecture

Pas de laïus sur Twitter, cet outil de réseau social devenu incontournable, qui consiste à diffuser des infos brèves ou des liens auprès d’abonnés, qui eux-mêmes peuvent relayer auprès de leurs propres abonnés, créant un effet boule de neige. Le principe est simple et efficace, ça cartonne logiquement, y compris pour le vin. Anonymes et têtes d’affiche s’y sont donc mis : Robert Parker, Jancis Robinson ou Gary Vaynerchuk, pour ne citer qu’eux. Pourtant, il est inutile de suivre ces derniers, ces stars du vin ; s’abonner à leurs comptes et suivre leurs messages est, pour l’essentiel, une perte de temps. Les anonymes sont en fait bien plus intéressants… Démonstration.

Pourquoi il ne faut pas suivre les stars sur Twitter

 

La star raconte sa vie, son œuvre. Et très vite on bâille. Parker a vu Avatar en 3D. Gary Vaynerchuk aime les  »Saints », cette équipe de football américain. Jancis Robinson nous apprend qu’elle a un nouveau clavier d’ordinateur. Tel autre parle enfin de vin… pour dire qu’il espère que les primeurs 2009 valent le coup parce qu’il se coltine 800 bornes de route pour aller les goûter à Bordeaux.

 

Bien sûr, il leur arrive de parler vraiment de vin – du sujet pour lequel on les suit a priori – mais le plus souvent l’information livrée est très pauvre ; mais il la livrent quand même, sans rougir, précisément parce qu’ils sont des stars, et qu’une information même vague ou pauvre devient énorme dès lors qu’elle est issue d’une star – non ? Non. A moins d’être un fan inconditionnel du personnage, de boire ses paroles aveuglément, l’information ne présente pas ou peu d’intérêt.

 

De plus, la star ne relaye à peu près aucune info, et c’est d’une logique implacable car la star ne suit à peu près personne – qui pourrait-elle bien relayer ? Pourtant c’est l’un des aspects essentiels de l’outil, et sûrement la raison principale de son succès : on est abonné à X comptes dont on relaye les infos qui nous semblent pertinentes, on les diffuse à nos propres abonnés, on passe le relais. Mais les stars, non. Parker est ainsi suivi par environ 14000 personnes, mais lui-même ne suit que 5 personnes (dont au moins un ou deux collaborateurs).

 

 

Les anonymes héroïques

 

Qui faut-il suivre alors ? D’anonymes fourmis aux antennes frétillantes. Des hommes, des femmes, blogueurs, journalistes, amateurs, vignerons ou professionnels divers de la filière, qui consacrent un temps certain à dénicher des infos et à les diffuser. En choisissant bien ses abonnements – c’est-à-dire les comptes que l’on suivra – on peut assez facilement obtenir une revue de presse infaillible du sujet qui nous occupe, en l’occurrence le vin.

 

Voici, selon notre expérience et notre regard, une douzaine de comptes Twitter francophones ou bilingues du vin, qui mis bout à bout forment un paysage suffisamment précis et complet de la question : @BourgogneLive @_oenos_ @EvaRobineau @DomaineLisson @mroconnell @GuillaumeNB @Vinquebec @fromageetbonvin @LPVien @LittinerairesV @cotedelamoliere @vinsdegenval (en vous inscrivant sur Twitter vous pourrez facilement retrouver tous ces comptes).

 

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, d’autres comptes présentent de l’intérêt (qui a dit @Vindicateur ?) mais cette douzaine-là délivre et relaye à elle seule une somme d’information à la fois riche, variée et pertinente… Des must-follow.

 

Pour conclure, on déplorera peut-être que quelques figures francophones du vin (des journalistes notamment) rechignent encore à se mettre à Twitter… Quoiqu’ils risqueraient peut-être de finir par se comporter comme les stars décrites plus haut.

 

Antonin Iommi-Amunategui

©Vindicateur, 03/2010 (MAJ 02/2011)

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