Les salons, ce n’est pas sale

Publié le : 14 août 20204 mins de lecture

Week-end vin, vin et vin à Paris ces 10, 11 et 12 décembre : du Grand Tasting à Buvons Nature en passant par Vignerons en Seine, des vignerons et domaines en pagaille, dans des styles franchement variés. Les salons ça ne salit que les dents, et on y boit des paroles autant que des vins… Replay.

Da Big Tasting

 

Au Grand Tasting, les blogueurs frayaient fort, semi-anonymes dans la foule des amateurs, parfois repérables à une caméra (Miss GlouGlou) ou à un vêtement rose (Miss Vicky Wine). Eva Robineau (Oenos) ne fit qu’un saut et Pauline Boët (Eyes Wine Open) s’est jetée dans le grand bain. Quant à Philippe Rapiteau (La Pipette aux quatre vins) et Catherine Champeaux (Une femme, des vins) ils ont sûrement visé juste dans le vaste salon.

 

Côté vignerons, on a salué les chapeaux et les bambous de l’amical Olivier B, dont Les Amidyves rouge 2008 se goûtent de mieux en mieux. Puis l’excellent virage de Boulogne, dans un coin du salon : Marcel Richaud, Jérôme Bressy (Gourt de Mautens) et Jean-Paul Daumen (Vieille Julienne). Des pointures, sans une pointe d’esbroufe.

 

Parfois, une clochette grosse comme une cloche venait fracasser le brouhaha ambiant, à 100 bons mètres à la ronde : nul autre qu’Hervé Bizeul (Clos des Fées) tintinnabulant pour annoncer l’ouverture d’une Petite Sibérie. Le clocher, ça marche : son stand ne désemplissait pas, auréolé d’une nuée de fidèles et de curieux venus goûter l’hostie sibérienne ou peloter quelques fées.

 

Ailleurs, le jeune Mathieu Deiss (Marcel Deiss), du haut de sa grosse vingtaine de piges, parlait de ses vins avec une précision amoureuse et une humilité de jeune seigneur : il travaille aux côtés de son père Jean-Michel depuis 5 ans déjà, et la relève est méchamment assurée.

 

 

Vignerons en Seine

 

Melody Blues. C’est une péniche, affrétée cette année par Patrice Lescarret (à gauche sur la photo) de Causse Marines : pour l’anecdote, le coût pour les vignerons présents était approximativement 10 fois inférieur à celui demandé par les organisateurs du Grand Tasting… Deux poids, deux mesures ? Et pourtant, quel équipage ! Les Jurançon de Souch, les No-Gaillac de Causse Marines, les No-Baux de Henri Milan, les deux sœurs Saladines bien assaisonnées et bourrées de projets, sans oublier les belles moustaches de Serge du Sang des Cailloux (dont le Vacqueyras blanc vous les défrise).

 

Il faut en effet écouter Patrice Lescarret s’énerver sur l’AOC Gaillac (et goûter son vin de table  »7 Souris » plein de Syrah – à moins que ce soit 6 rats ?). Il faut entendre Henri Milan (à droite sur la photo) expliquer qu’il est plus ou moins black listé par certains guides et que  »sans Internet, il n’existerait plus ». Et Marie-Laurence Saladin, qui participe activement à l’association des Femmes de Vin, représentant 120 ou 130 vigneronnes… Un si petit bateau, autant de trésors.

 

 

Buvons Nature

 

Buvons Nature, pour terminer sans soufre. Pierre Guigui y fait un saut et l’ambiance est franquette bonne. 15 vignerons, des tables, des vins, on goûte et on découvre de belles choses : Ivo Ferreira du domaine Escarpolette, vers Montpeyroux dans le Languedoc. Il n’a que deux millésimes dans les pattes – et c’est déjà si bon, qu’on insiste sur son nom. Sur la table d’à côté, Frédéric Rivaton a posé ses basques à Latour de France dans le Roussillon, avec des cuvées à base de très vieilles vignes, de Carignan notamment, qui causent franchement bien le Catalan… On n’oublie pas Gilles et Catherine Vergé ; Gilles qui détiendrait  »le secret du sans soufre ». Mais on n’en saura pas plus. En tout cas ses vins ont des expressions minérales, ou plus soyeuses sur les vieilles vignes, qui font un joli murmure dans le palais.

 

 

Antonin Iommi-Amunategui

©Vindicateur, 12/2010

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