Le blogueur doit se réveiller

Publié le : 14 août 20205 mins de lecture

 »VinoCamp », samedi 22 octobre, Paris. Cette édition, la 6ème, a attiré une grosse centaine de participants, acteurs-du-vin-actifs-sur-Internet, venus de France, de Belgique ou encore d’Italie. L’événement, qui n’en est plus à son coup d’essai, tend à devenir une institution ; jusqu’à attirer des journalistes fameux, de grands groupes agroalimentaires, des interprofessions et autres agences de com’. Concrètement, la journée se décompose en  »ateliers » dont les thèmes sont proposés par les participants eux-mêmes. Au Vinocamp, on trouve donc ce qu’on y apporte.

Le blogueur doit-il se réveiller ?

 

Parmi les différents thèmes des ateliers de ce Vinocamp, je retiendrai celui proposé par ma pomme, histoire d’aller au bout de mon propos :  »Le blogueur doit-il se réveiller ? » (La liberté de bloguer ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.)

 

Le blogueur indépendant n’a en effet qu’un seul atout dans sa manche : il est libre. Il n’a de ligne éditoriale que celle qu’il veut bien suivre ; il n’a ni rédacteur en chef au-dessus de son épaule, ni recettes publicitaires sur la page d’à côté qui le contraindraient d’une manière ou d’une autre, directement ou plus insidieusement. Il n’est même pas vraiment tenu à une quelconque déontologie.

 

Pourtant, souvent, le blogueur s’autocensure. Il se bride et n’exploite que rarement cette liberté éditoriale quasi-totale. Il est d’ailleurs libre jusqu’à pouvoir écrire n’importe quoi (pourvu que ce ne soit pas illégal). Mais combien de blogueurs usent de cette liberté, prennent quelques risques ? En France, dans le vin, ils se comptent sur les doigts d’une main ou deux.

 

Pourquoi cette frilosité ? On peut l’expliquer de plusieurs façons. D’abord, par la crainte de se griller avec la  »filière » : surtout ne pas dire de mal, ne pas critiquer, ne pas s’engager… Ensuite, par volonté de plaire, notamment à la presse spécialisée – les blogs seraient alors conçus comme des espèces de CV :  »Regardez comme ce que j’écris fonctionnerait bien dans vos pages. » Enfin, par humilité : c’est l’explication la plus logique, la plus rassurante. Un blogueur brille souvent par sa fraicheur ; mais le revers de la médaille c’est que son bagage ne pèse pas lourd. Il découvre le vin en même temps que ses hypothétiques lecteurs, il ne va donc pas trop la ramener !

 

Quoi qu’il en soit, on peut déplorer que les blogs frenchy sur le vin soient dans l’ensemble très consensuels. Qu’apportent-ils donc de plus que ce que la presse spécialisée propose déjà ? De la fraicheur ? On ne bâtit pas grand-chose sur de la fraicheur… Le blogueur doit s’engager, il est fait pour ça.

 

 

Miss VinoCamp 2011

 

Mais le Vinocamp, c’est aussi (surtout ?) pas mal convivial. L’occasion de mettre des visages sur des pixels, de faire des rencontres, de parler belles godasses avec Miss Glouglou, d’Olif et des vins du Jura avec Mélanie Tarlant, de revoir le sympathique² Amaury d’Ethiquettes, de causer avec Arnaud de Triptiq qui pourrait bien filer un coup de jeune au marketing du pinard, de recevoir une leçon d’iPhone par Vincent Pétré des Champagne du même nom, ou encore de croiser la jeune (et jolie) garde du vin : Lolita de Jaimetonwine, Isabelle du Bout de ma langue, Paloma de Wineinparis, Nina de Lostinwine, sans oublier les célèbres Miss… D’ailleurs, une élection improvisée de  »Miss VinoCamp » a failli avoir lieu, d’abord sur Twitter, elle a fait un crochet chez Le Bon Vivant, avant de trouver, ici, sa conclusion.

 

Les suffrages ont été nombreux, les bulletins enflammés, toutes les candidates obtenant des brouettes de votes… Après six recomptages, d’où le délai de publication des résultats, qu’on excusera, la Miss VinoCamp 2011 s’avère être cette mystérieuse inconnue, sur une photo manifestement volée… Si quelqu’un la reconnaît, qu’il la nomme et l’interpelle, qu’elle vienne réclamer son prix !

 

 

Antonin Iommi-Amunategui

©Vindicateur, 10/2011

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