Du vin dans les poubelles

Publié le : 13 octobre 20173 mins de lecture

L’étude anthropologique des déchets n’est pas nouvelle. Pour le vin, a priori, cela n’a pas été fait. Et ce ne serait peut-être pas superflu, histoire de savoir concrètement ce qui se boit, achat et consommation étant deux choses distinctes. Loin d’avoir réalisé cette étude, on s’est ici contenté d’observer une unique poubelle. Détail qui a son importance : la poubelle en question se situe à égale distance d’un supermarché et d’un caviste indépendant. Résultat des courses ? Evident.

Dans la poubelle, on a repéré…

  • Un vin mousseux demi-sec indéterminé
  • Un champagne Moët
  • Un champagne Nicolas Feuillatte
  • Un Ventoux Vieille Ferme
  • Un Côtes du Rhône Dauvergne Ranvier
  • Un Listel
  • Un  »Gris Blanc » (WTF ?)
  • Un Vacqueyras indéterminé
  • Une bouteille de Pierre Chanau indéterminée
  • Un Cabernet d’Anjou indéterminé
  • Un Rosé d’Anjou indéterminé
  • Un muscadet indéterminé
  • Un gros plant indéterminé
  • Un champagne Veuve Emile
  • Un IGP Terrasses du Larzac du Mas Haut Buis

 

Analyse et conclusion en sept minutes chrono

On constate que certains de ces vins, une bonne partie en fait, correspondent tout simplement à l’offre du supermarché le plus proche de la poubelle.

En revanche, sauf erreur, aucune bouteille, pas la moindre, ne fait partie de la sélection du caviste le plus proche – lequel, pour rappel, n’est pas plus éloigné de la poubelle que le supermarché. [MAJ : en fait, le dernier vin, le Mas Haut Buis, vient bien de chez le caviste ! Mais c’est la seule, l’unique bouteille.]

Objection, votre honneur. Peut-être est-ce parce que les personnes qui achètent du vin chez le caviste ne jettent pas leurs bouteilles vides au même endroit que ceux qui se fournissent dans le supermarché ? Rejetée. Cette discrimination des déchets n’a aucune raison d’être.

Non, l’évidence c’est qu’on boit essentiellement du vin de supermarché… Eh, quoi, personne n’a prétendu qu’on allait pondre un scoop en observant une poubelle ! D’ailleurs, une véritable anthropologie du déchet liquide reste à produire (s’il y a des courageux dans la salle ?).

Cela dit, porte ouverte enfoncée ou pas, c’est quand même super con de ne pas aller chez le caviste en face.

 

Antonin Iommi-Amunategui

Photo : Une poubelle à verre, Paris.

©Vindicateur, 09/2012

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