Le rap et le vin sont-ils solubles ?

La drôle de question, pourquoi ne le seraient-ils pas ? Le rappeur Sadat X publie, en ligne et en vidéo, ses commentaires de dégustation. Il y met son style bien à lui : buvant directement à la bouteille, pas de chichi, et commentant dans la foulée. Une bonne manière de désacraliser le vin. Les vins qui passent à la casserole du rappeur ne coûtent pas plus de 20 $ la bouteille (''We don’t fuck with wines over 20 dollars !''). C’est la condition pour entrer dans son palmarès personnel.   Il expédie ainsi un petit Gato Negro en 15 secondes, ''Super genius !'', et ne sait manifestement pas se servir d’un tire-bouchon : à sa décharge, rappelons que la plupart des vins disponibles aux Etats-Unis - et surtout ceux qui ne coûtent pas plus de 20 $ - sont dotés de capsules à vis.   En tout cas, c'est plein de peps, parfaitement décalé et énergique - ce Sadat X pourrait même donner des idées à la profession, qui sait ? Quoi qu'il en soit, ça ne fait jamais de mal de voir quelqu’un qui ne se prend pas trop au sérieux ; après tout ce n’est que du vin.   Mais la question subsidiaire est clairement la suivante : quel producteur français aura l’audace de lui envoyer une ou deux bouteilles ?     Antonin Iommi-Amunategui © Vindicateur, 12/2009

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