Le Beaujolais nouveau : la tradition viticole française

Publié le : 05 octobre 20208 mins de lecture

Le Beaujoulais nouveau est mis en vente le troisième jeudi de novembre et est déjà une habitude dans la fabrication du vin français. Nous vous racontons en trois étapes l’histoire d’un vin qui a sa propre identité.

Qu’est ce que le Beaujolais nouveau ?

Le « Beaujoulais nouveau » est un vin jeune qui émerge dans la région du Beaujolais située près du sud de Lyon, entre les départements du Rhône et de la Saône-et-Loire, dans le sud-est de la France. C’est un vin produit essentiellement à partir de raisins Gamay et avec un temps de fermentation très court.

D’où vient son histoire ?

Il faut remonter à 1861, lorsqu’un décret paru dans le Journal officiel stipulait que les vins à appellation d’origine ne pouvaient être vendus avant le 15 décembre de chaque année. Logiquement, cela a fait dresser les cheveux sur la tête des producteurs.

Après diverses plaintes des syndicats du vin, une note paraît la même année précisant que « sous certaines conditions, certains vins pourraient être commercialisés dès à présent sans attendre le jour du 15 décembre ». C’est cette précision qui a en fait créé le nom de « Beaujolais nouveau ».

Pendant plusieurs années, l’année de son lancement a été modifiée jusqu’en 1985, jour auquel le troisième jeudi de novembre a été fixé comme échéance définitive de sa vente.

Un vin aromatisé à la banane ?

Les avis sur la qualité du Beaujolais nouveau sont nombreux. Pour beaucoup, c’est un vin peu attrayant alors que pour certains spécialistes, il peut être trouvé de très bonne qualité. Beaucoup s’accordent à dire que ce vin a un arôme plutôt fruité avec un goût prononcé de banane. Certains justifient ce résultat par le processus de macération carbonique lors de sa fermentation.

Ceux qui connaissent les verres affirment que le Beaujolais nouveau est un vin qui peut être conservé jusqu’à huit mois après son achat. Aujourd’hui, le Beaujolais nouveau est un vin qui est vendu non seulement en France mais aussi dans d’autres pays comme l’Allemagne et le Japon, où sa consommation a presque atteint le même niveau qu’en France.

Si cet article vous a aidé à mieux comprendre la coutume des Beaujolais nouveaux, nous vous invitons à consulter ce lien où nous vous parlons d’une autre coutume historique française : le champagne. Pour ce faire, nous avons visité la maison Salon-Delamotte, l’une des plus prestigieuses de France.

La jeunesse a du génie

On ne les présente plus, véritables stars du vignoble que le monde entier attend avec impatience le troisième jeudi de novembre.

En effet, quelle merveilleuse et intemporelle idée que de fêter le vin nouveau, pour partager un pur moment de convivialité au début de l’hiver et découvrir les fragrances et arômes du nouveau millésime.

Ces vins nouveaux, fleurons de notre patrimoine, proviennent principalement du terroir de l’AOP Beaujolais, un tiers seulement venant de l’AOP Beaujolais Villages.

On apprécie leur robe brillante, rouge clair, groseille ou cerise.

On les aime pour leurs arômes très typés, de fleurs et de fruits, qui enchantent autant le nez que le palais.

Le Beaujolais nouveau est né au XIXe siècle, mais les volumes commercialisés ont explosé à partir des années 1960. Retour sur les points clés de l’histoire du Beaujolais nouveau.

Dès le XIXe siècle, quelques débitants achètent « sous le pressoir », enlèvent de suite et présentent le Beaujolais nouveau dès les semaines suivantes aux distributeurs, cafetiers-restaurateurs de Paris et de Lyon. La fermentation des vins s’achève souvent durant le transport, ce qui les protège au mieux de toute altération.

L’histoire du Beaujolais nouveau est marquée par l’évolution des règlements. Ainsi en 1951, l’Union viticole du Beaujolais demande la possibilité de vendre ses vins « en primeur », avant le jour du 15 décembre. Demande qui aboutit le 13 novembre 1951, avec la parution d’une note administrative précisant les conditions « dans lesquelles certains vins à appellation contrôlée peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage général du 15 décembre prochain ». Ainsi est né officiellement le phénomène Beaujolais nouveau le troisième jeudi du mois de novembre.

LE BEAUJOLAIS NOUVEAU NE DÉPASSE JAMAIS LA MOITIÉ DE LA PRODUCTION TOTALE DU BEAUJOLAIS

Les volumes commercialisés augmentent de manière fulgurante à partir des années 1960, atteignant environ 500 000 hl au milieu des années 1980, mais sans jamais dépasser la moitié de la production totale du Beaujolais. En effet, afin que le vin « primeur » soit prêt rapidement, fermentation malo-lactique terminée, et présente un caractère frais et gouleyant, aromatique et fruité, les producteurs privilégient, en fonction du millésime, leurs parcelles les plus précoces, pratiquent des macérations plus courtes (d’une durée obligatoirement inférieure ou égale à 10 jours) et sélectionnent les cuvées révélant le caractère croquant du raisin et les arômes particuliers de fermentation.

Ces contraintes techniques conduisent sur chaque exploitation à limiter la production de « primeur » à une partie de la récolte, en règle générale 50%.

Comme chaque année, on nous appelle à lever notre verre au Beaujolais Nouveau. Le seul vin qui soit célébré dans les caves et bistros, des quatre coins de France et d’ailleurs aussi, et une terminologie incontournable de tout bon lexique du vin. Mais à quelle date déjà et pourquoi est-il le seul vin à bénéficier d’une telle coutume?

À lire en complément : « Mon nom est Nouveau... Beaujolais Nouveau »

LE BEAUJOLAIS NOUVEAU EST UN VIN PRIMEUR

Le Beaujolais nouveau est un vin issu des grappes récoltées dans l’année. Il est donc fait de telle sorte à être consommé rapidement et sur une durée limitée. De manière générale, il peut être dégusté dans les 12 à 24 mois.

LE BEAUJOLAIS NOUVEAU : UNE DATE QUI CRÉE L’ÉVÉNEMENT

Le jour de sortie du vin primeur. Entre 1951 (jour de la naissance de l’appellation « beaujolais nouveau ») et 1967, le jour de sortie du vin primeur a beaucoup fluctué. Puis jusqu’en 1985, elle a été fixée au 15 novembre. Mais ce calendrier fixe ne convenait pas forcément aux producteurs, notamment parce que la « fête » tombait parfois sur un week-end. Depuis 1985, elle est fixée au 3ème jeudi du mois de novembre qui tombe cette année le 21 novembre. Et cela fait plus de 30 ans qu’on le célèbre à cette date anniversaire. Une bonne raison pour les amateurs de ne pas manquer l’événement ! 

LE BEAUJOLAIS NOUVEAU : UN VIN QUI S’EXPORTE

Reflet d’une coutume  qui s’inscrit dans la gastronomie française, et synonyme de fête, de convivialité et de joie, la notoriété du Beaujolais Nouveau dépasse nos frontières et séduit beaucoup les japonais et les américains. En effet, près de la moitié de la production serait destinée à l’export.

UN VIN DE BONNE FRANQUETTE

A la dégustation, le Beaujolais Nouveau est un vin frais, croquant, expressif et charmeur… Un vin synonyme de plaisir, et de partage qui s’accorde facilement avec saucisson et tapas. Alors prêts à dégainer vos tire-bouchons ?

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